"VANITAS" Jake Wood-Evans au MACM

15 octobre 2021 - 30 janvier 2021

Publié le :

Peint pendant les confinements dus au COVID-19 en 2020 et 2021, le dernier corpus d'œuvres de Jake Wood-Evans s’inspire une fois de plus du passé pour réfléchir et s'engager sur un terrain résolument contemporain. Les œuvres évoquent à la fois une tentative de retour à la beauté et à la générosité de la nature, et la réalité incontournable de l'endroit où nous nous trouvons dans le moment présent. Les peintures de Wood-Evans forment un memento mori des temps modernes, un rappel auquel peu d'entre nous a échappé au cours de ces derniers mois. Mortalité, identité, histoires, perte et peur sont autant de préoccupations que nous n’avons pu éviter cette année passée. Cependant, le travail de Wood-Evans n'est pas destiné à être morbide ou sombre mais pourra peut-être plutôt servir à inspirer, motiver et clarifier. 

Les thèmes abordés dans cette collection d’œuvres proviennent de l'âge d'or de la peinture du XVIIe siècle. Ils comprennent des œuvres d'Ambrosius Bosschaerts l'Ancien, Jan Brueghel l'Ancien, Jan Davidsz. de Heem et plusieurs des rares artistes féminines de l'époque, telles que Maria van Oosterwyck et Rachel Ruysch. Jake Wood-Evans associe et réorganise les références choisies, tout comme les artistes dont il s’est inspiré ont  réuni dans une même œuvre des fleurs de différents continents et de différentes saisons, créant ainsi une illusion qui ne pourrait exister dans la réalité, allant même jusqu’à retravailler et réutiliser ces études florales dans des œuvres ultérieures. 

La pratique de Wood-Evans est en soi une forme de vanité. Les sujets de la peinture sont à leur tour révélés et cachés derrière une façade ternie et sur le point de disparaître. Dans la lumière tamisée, une forme éphémère se déplace à mesure que l'on regarde la surface du canevas. Les œuvres sont réalisées dans un moment d'expérimentation. Picasso a décrit sa propre peinture comme «une somme de destructions» - l'artiste construit et démolit dans le même instant. Wood-Evans admet que ce procédé risque de surexploiter une idée au point de l'éliminer, mais la toile est rarement jetée. Les surfaces sont réutilisées et recyclées, comme avec une énergie renouvelée, les idées renaissent et s'adaptent, tout en portant l'empreinte de ce qui s’est passé auparavant. Dans le travail de Wood-Evans, les détails se dissolvent et forment une version altérée et retraduite d'eux-mêmes. Les peintures deviennent ainsi des palimpsestes. Les marques et traces des gestes antérieurs subsistent. Celles-ci sont célébrées, encouragées même, plutôt que niées - elles deviennent partie intégrante de l'image finale. 

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 Wood-Evans @MACM - une collaboration avec Unit London